Avant toute chose, j’ai beaucoup hésité avec le titre, mais vu le boulot que ça m’a demandé, je pense qu’il est bien mérité !
Alors non, il ne s’agit pas de concevoir un écran LCD de toute pièce, mais plutôt de l’assembler. L’histoire derrière ce projet est la suivante :
En me baladant sur Leboncoin ( encore une fois ), je suis tombé sur une personne qui vendait une dalle LCD fullHD, 24 pouces, avec sa carte de contrôle vidéo. L’ensemble provenait d’un écran Iiyama B2475HDS ( si quelqu’un connait la prononciation « officielle » de cette marque, je suis preneur, j’y arrive pas ! ), dont la carte d’alim était tombé en panne, et dont le propriétaire n’avait conservé que ces deux éléments.
Étant de meilleure résolution et de plus grande taille que mon écran principal, j’ai acheté l’ensemble pour une 20aine d’euros, ayant dans l’idée de pouvoir me monter un écran complet.
Un bon mois plus tard, voilà le résultat :
Pour arriver à ce résultat il a fallut retrouver une alimentation pour la dalle et sa carte de contrôle. Celle que j’ai utilisé provient d’un écran LCD Phillips dont la dalle est HS.
Le problème, c’est que cet écran possédait un rétroéclairage de type CCFL ( des néon quoi ), son alim a donc été conçu pour ce type de rétroéclairage, ayant une tension de fonctionnement de plusieurs centaines de volts sous quelques milli-ampères de courant. Ma nouvelle dalle, quant à elle, possède un rétroéclairage LED constitué de 8 segments, qui ne s’alimente de façon bien différente, avec pour seul connecteur une petite nappe 12 conducteurs de type flat-flex, dont le brochage est le suivant :
Les deux conducteurs qui ne sont pas annotés, sont simplement non connectés. Ce brochage a été assez compliqué à obtenir, cela m’a demandé de démonter intégralement la dalle pour accéder au bandeau de led du rétroéclairage.
Sur l’alimentation d’origine, dont j’ai trouvé quelques photos sur le web, un chip dédié (OZ9998A) assure la supervision du courant circulant dans chaque segment. Chaque segment nécessite au moins 25 V pour s’allumer, et la luminosité est fixée par le courant le traversant, de quelques mA à quelques dizaines de mA en fonction de la luminosité souhaitée. Ne connaissant par les caractéristiques exactes des LEDs utilisées, j’ai arbitrairement fixé la valeur maximale du courant à 40 mA, ce qui me semble raisonnable.
J’ai ensuite réalisé un adaptateur transformant la connectique par nappe en une connectique plus « bidouillable » :
Cette petite carte, à assembler ( le connecteur n’est pas fourni ), est disponible chez CONRAD, pour la modique somme de 5€ hors frais de port ( prix du connecteur inclus )
Ne voulant pas me lancer dans la réalisation de 8 régulateurs de courant, j’ai ajouté une résistance de 100 ohms sur chaque cathodes, qui sont ensuite toutes reliées ensemble. De cette façon, une seule tension est nécessaire pour piloter l’ensemble du rétroéclairage :
On teste rapidement sur une alim de labo, tout marche, et le réglage du courant s’obtient en variant la tension d’alim entre 25V et 30V, le courant max consommé est de l’ordre de 300mA , et les résistances tiédissent à peine, parfait.
Il est tant de s’occuper de l’alimentation. Pour commencé, j’ai totalement isolé l’ancien circuit de rétroéclairage du reste de l’alimentation. Ce fut assez facile, il tirait son courant du rail +12V.
Je me sert maintenant de ce rail vacant pour alimenter un petit module convertisseur BOOST, basé sur le régulateur à découpage Xl6009, qu’on trouve tout assemblé sur eBay à quelques €, dont j’ai remplacé le potentiomètre de réglage par un modèle linéaire ( comme sur les tables de mixage ), et modifié quelques résistances pour obtenir une plage de variation comprise entre 25 et 29V
Il reste alors à faire le plus dur, le chassis !
Celui-ci a été réalisé dans le garage d’un ami, en cornière aluminium acheté à Leroy Merlin ( à un prix prohibitif … ). J’ai ensuite ajouté un grille en tôle aluminium, achetée au même endroit ( et eu même tarif … ), et pliée au marteau à l’aide d’une chute de cornière, en prenant soin d’isoler la partie haute tension de la carte d’alim.
Et voilà mon écran entièrement assemblé :
Un fois l’assemblage terminé, vient le moment de tester.
Le résultat est désastreux, certains nuances de noirs apparaissent rouge clair, l’écran est totalement inutilisable !
L’instant de frayeur passé, il s’avère que le câble DVI que j’ai utilisé était fatigué, et bien que la plupart des couleurs étaient restituées fidèlement, les nuances sombres étaient retranscrites en rouge ! Cette étrange comportement semble lié a l’encodage utilisé par la norme DVI, j’ai pu trouver d’autres descriptions de phénomènes similaires sur le net.
Le câble changé, cet écran me donne entière satisfaction, les couleurs sont vives, le contraste très bon, je suis très satisfait du résultat !
La possibilité de faire varier la luminosité rapidement est vraiment intéressante, en particulier en ce moment où le soleil bas éclaire haut en intérieur.
Je ne suis pas sur que ce projet était très rentable, l’ensemble de l’écran m’aura couté à peu près 60€ sans compter les nombreuses heures de travail.
Mais bon, maintenant, j’ai un écran au design industriel unique !
1 Commentaire
Hello ! Excellent cet article =)
J’habite en camion aménagé, sur batteries 12V actuellement (48V bientôt), et j’aimerais bien alimenter mon écran directement en CC. Suis très bricoleur, et ex-développeur, mais pas tes compétences en électronique. Y’a j’imagine un transfo juste en entrée qu’il faudrait que je shunte, mais je voudrais bien éviter de faire une connerie, j’ai qu’un écran héhé
Si jamais tu te sens de m’aiguiller, ce serait génial !
Sinon, merci pour ton partage & bonne continuation à toi =)